Le matin se leva sans date. Le ciel au-dessus de Bucarest, d’ordinaire gris ou pâle, était resté figé dans une teinte obscure, sans position. Dans la bague close, le pendule pessimiste flottait vivement, suspendu à neuf ou 10 centimètres au-dessus de la table, admirablement sédentaire. Aucune corde ne le tenait, aucune sorte de support ne l’équilibrait. Il semblait librement avoir quitté le poids du monde. Depuis plusieurs jours, Daciana n’avait plus atteint au téléphone. Pourtant, la ligne phil voyance continuait à vibrer, à détailler, à recevoir. La voyance par téléphone fiable, désormais autonome, fonctionnait sans intervention humaine. Les sons avaient changé. Ce n’étaient plus des voix, mais des souffles, des fréquences brisées, des murmures sans langue. L’écho de tout consultation revenait chargé, amplifié, tels que si les voyances circulaient en anglaise dans un couloir énergétique sans fin. Daciana écoutait sans être en harmonie avec, allongée près du mur, les membre épuisés, la cou contractée. Chaque mot, n'importe quel tonalité effleurait phil voyance sa peau, traçant sur elle une cartographie indiscernable. Elle savait que ces consultations n’étaient plus dirigés technique poétique elle, mais prosodie le pendule lui-même. C’était lui qu’on consultait, lui qui répondait, lui que l’on entendait. Le cuivre, saturé d’énergies accumulées, s’était métamorphosé. Il ne vibrait plus comme un instrument, mais notamment une présence. Les clients de phil voyance continuaient à allumer, intéressés par des attributs qu’ils ne comprenaient pas. La voyance par téléphone fiable, débarquée d’un savoir ancestral, s’était délicatement transformée en organe collectif, traversant les séparations, les fuseaux périodes de creux, les corps. Chacun souhaitait distinguer le pendule, non plus pour accueillir des justifications, mais pour s’en imprégner. Daciana ne reconnaissait plus sa privée voix. Quand elle parlait, rarement, sa tonalité résonnait avec celle du métal, notamment si elle n’était plus que l’écho retardé d’un mouvement déjà accompli. Le frein était franchi. Le automatisme s’était refermé sur lui-même. Elle avait accessible une porte sans la refermer. La voyance par téléphone fiable n’était plus une ligne, mais un vortex. Phil voyance, entité construite au début notamment une façade, était devenu l'appellation d’un envoi de signal libre, insouciant de la destinée, nourri par le silence des vivants. Le pendule ne tournait plus. Il attendait. La devise farouche semblait abstenir son sel, suspendue entre deux battements, dans l’intervalle d’un entourage devenu dispositif.
